SUR CETTE IMAGE 2016-04-20



Le nuage m’attend.
Le nuage n’attend personne.
C’est une image. Je veux dire que je connais ce nuage, que je sais ce qui va se passer. Il va me remonter dans son ombre par l’ascendance qu’il matérialise.
C’est plus ce que tu vas faire toi que l’intention et l’action du nuage.
Certes. Je vais chercher l’endroit où ça monte, je vais tourner, sentir la force et centrer mon virage. Je m’attends à cela. C’est comme pour prendre une vague ; je rame vers le pic en pensant que la pente va être bonne.
Anticipation, attente ; la connaissance, des nuages et de la pluie, ce qui a certaines connotations dans les cultures orientales.
Décidemment, heureusement que je sais que tu ne penses pas qu’aux dames !
Je pense au trajet, au chemin, au cheminement, à la voie, au Tao…
Ça fait beaucoup… ?
Oui, car tout est dans l’instant. Il faut décider si tu accélères ou si tu ralentis, si tu vas à droite ou à gauche, et en plus parfois tu as froid aux doigts, et envie de soulager ta vessie.
Pour penser clairement il faut être libre de contraintes.
Ou les prendre en compte et les intégrer dans le processus de décision.
Nous nous éloignons du nuage.
Pas tant que ça en fait.
Et le paysage autour, l’altitude, le mental ?
Beaucoup de questions ! Dialogue socratique ? Nous sommes au-dessus de la campagne creusoise, au milieu de nulle-part pour la plupart des gens, à près de 2000 mètres, vent de nord-est frais, masse d’air activé par la convection diurne. Je ne veux pas devenir trop technique. Le mental ? Un peu une sphère privée ; mais disons « tu regardes devant, tu profites, tu vois où tu es, tu anticipes. » Avec une part d’improvisation. Dans ce cas je n’avais pas prévu de virer un peu vers l’ouest pour être plus près de la route du retour (il y a aussi un retour !). J’ai décidé de choisir le lieu d’atterrissage pour aller boire un coup chez un ami, sans chercher à aller le plus loin possible. J’avais rempli mon contrat, surfé ma vague. Bottom turn , et je sors avant la mousse.
Une fin honorable en somme. N’est-ce pas un peu le harakiri du samouraï que de gaspiller ainsi l’altitude et la lumière du jour ?
Pas si c’est pour la couleur ambrée du liquide dans nos verres et pour la chaleur de la nuit ! C’est juste la fin d’un chapitre.
Tu n’as plus qu’à revoir le style en attendant la prochaine.
Assez concis, non ?


Pascal Legrand

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