IDENTITÉ ANIMALE MUTANTE 2015-12-30



Je ne suis pas la sirène
Je ne suis pas le dauphin
Mais un peu le lamantin
Dugong qui résonne dans les herbiers
Non loin des mangroves, des bouchots, des achenaux,
Où voguent les galope-chenaux.
D’un coup de palme allègre et souple
Je m’entretiens le mollet, le moral et le cœur,
Dans une eau fraiche et trouble
De par le courant qui porte limons et sédiments.
Je ne suis pas l’albatros
Ni même le milan coloré
Mais un oiseau planeur maladroit aux rémiges primitives
Dont les sens parfois s’éveillent aux nuées,
Aux tourbillons de chaleur, colonnes d’Hercule,
Passages, cols, détroits, crêtes, presqu’îles,
Où Ulysse cherche Calypso ou Pénélope,
Et vire au vent de l’adonnante, sous le grain
Salue, et arrondit les pointes, les nymphes
Aux retours de galbord tentateurs et taquins,
Dans les combes des vagues qui s’enroulent
Dans des descentes vertigineuses aux rouleaux d’écume
Blanche, pure, mortelle sur les coraux rouge.
Bottom turn, tube.
Un petit verre avec glaçons le soir.
Le zeppelin-dugong gagne en envergure
Ses ailerons siréniens s’allongent.
De nouvelles portances puissantes apparaissent,
Qui glissent dans les pentes des prairies où les anges paissent.
(Mais surtout pas les airs)
Mens sana in corpore sano.


Pascal Legrand

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