ŒUVRES VIVES ET NATURES MORTES 2013-05-15 Les peintures ont des formes géométriques, cercles et triangles, avec des ratures, et des cordages tendus sur des planches au calfatage incertain. Dans ces interstices, dans ces formes, au milieu des couleurs s'immisce le rêve qui cherche des planètes lointaines. Des zèbres rayés et des panthères tachetées sont passés par ici. Ils se sont rencontré non loin du point d'eau. Il y a des îles, des forts et des dalots. L'empreinte des bernacles, des cravans, des anatifes, reste rugueuse sous le doigt; Les couleurs ont mangé de la poussière comme les déserts vivent de sable. Les fins pigments font des fondus inégalables. Des machines aléatoires tracent des arabesques célestes ou je retrouve les longues vagues des houles, et parfois aussi les clapots hargneux qui mordent la matière. Ici et là brille une pièce en acier inoxydable, accompagnée parfois d'une vis dont la tête a pris des coups, de marteau ou de rocher lors d'un échouage. Qui écrira un jour une ode aux anodes, et l'acte d'accusation de la corrosion? Qui parlera des frottements, des ragages et des outrages du temps? Ces derniers font route de conserve avec les miles parcourus, les rivages explorés, les mouillages abrités ou sous la chaîne de l'ancre crissent les coquillages et ou s'ourle doucement la vaguelette du bord de plage. Poussière, papier de verre, antifouling et carénage. Pascal Legrand Visiteurs : 258 Retour à l'accueil |