MEDUSES 2012-04-17




Elles passent, penchées, gonflées
Métaphores magiques dans le courant
Vers leur but organique et lent

Couronnées d’un mouvement d’éther
Une légère poussière d’étoile les pousse
Blanches transparences à reflets bleus

Vers des banquises lointaines
Vers des terres inconnues
Vers des rivages meurtriers

Des hélices sauvages parfois les tranchent
Les tortues luth les mangent
Elles s’échouent

Leurs masses molles se grisent, amorphes
Trahies par les marées, lunes écrasées
Dont les cratères s’estompent, sablés, salés
Leurs mers s’assèchent sans conscience
Leurs mémoires des eaux s’évaporent
S’évanouissent en ballons de baudruche
Sur quelques galets, cailloux de hasard
Aux attraits subtiles, aux luisances louches.

Dans un autre monde amibes et protozoaires
Poursuivent leur destin sans remord
Des bactéries dévorent
Sous l’œil jaune de goélands retords
Des débris éparpillés de galaxies aplaties

Le courant de Humboldt
Le Gulf Stream
La Nina

Les planètes sont-elles bien alignées ?
La flotte prête à appareiller ?
Un vent solaire se lève
Tentaculaire.
Irritant d’urticaire.


Pascal Legrand

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