ORONGO ! ORONGO ! 2012-04-15



Un homme debout sur un rocher
Veut s’élancer, voler, planer
Plonger dans l’air et l’eau
Sentir ses ailes et nageoires

J’ai moi aussi des os creux
Je sens le vent dans mes cheveux
Je marche un peu sur l’onde, je cours
Je m’allonge, glisse vers le vol

Frémissement des feuilles
L’eau se ride légèrement
Les ruisseaux méandrent leur chemin

J’accompagne les rapaces dans leur espace :
Nous traçons des lignes mystérieuses, des sillages rieurs
Au dessus des voies ferrées rectilignes.
Au fil des airs je passe d’un oiseau à l’autre ;
Coupes de bois chocolatées, andains teintés des sciures
Verts éclatant des pâtures
Angélique sucrée et cerise amarante.
Busard blanc, milan royal, petit émouchet
Sur les vieilles pierres des tours
Dans de vieux châteaux aux vierges dormantes,
Des armures guettent aux créneaux, cris des choucas
Eclats et reflets lointains, venus d’autres temps plus près
De terre, clôtures, bouses, crottins
Des chevaux lourdement ferrés, très peu ailés,
Scintillement des pégases peints de manèges qui tournent
Mais ne prennent ni altitude ni solitude ;

Il fait plus frais ici dans le vent vitesse
En ces moments d’horizon pourpre
Ou règne Eole et son outre.

Œuf de Rapa Nui.


Pascal Legrand

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