BOUGE 2011-01-26



Au pied d’un wharf amarrées
Sur l’eau brune d’un fleuve
D’où les haleurs s’en sont allés,
Une yole, une périssoire, une canonnière,
Les bouts raguant sur les poteaux des pontons,
Evitent au vent.

Des chaleurs dérivent parfois en moiteur
Sur d’épais verres au culs un peu lourds,
Ponctués de jaunes, de rouges.
Des sueurs coulent sur des peaux tannées.

Les cumulonimbus stagnent, immobiles au dessus du bar.

Les cuirs se craquellent, les vernis s’écaillent,
Puis le vert de gris s’attaque au laiton des ferrures ;
L’hygrométrie varie, comme les fards noirs des dames,
Leurs dorures ternies au fil des temps,
Lesquels sont souvent durs comme des épines,
Qui pénètrent comme les remarques du capitaine acerbe
A l’age incertain, au galon effiloché,
Un pied sur le tabouret, l’œil un peu vitreux.
Il ne se passe rien.
Pas d’appareillage prévu aujourd’hui.


Pascal Legrand

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