BARGES CHRONIRIQUES 2009-12-03


Les vagues, délires, engendrent
Des douceurs amères résonnantes
Des notes claires des lyres,
Portées par des airs obscurs

Les ondes se propagent, concentriques parfois
Ressacs et mascarets apocryphes
Envahissant des chenaux sinueux
Balisés de fanaux falots.

Aux lumières de l’estuaire dans les roseaux
Luisent les timides photophores
Minuscules igloos Inuits,
Ou lampe de Tanit
Veillant sur les sacrifices infantiles
Perpétrés par des prêtres saccageurs et odieux.

Des armées grecques de pousse-pieds casqués
Se massent, maures burinés et traîne-savates de Médine
Sur le roc aride d’Arabie.
Coquilles de pèlerinage et pèlerines de velours
S’entassent sur le rivage des étoiles voilées,
Des ventouses musclées et gourmandes, des méduses
Guettées par les échassiers impitoyables, farouches
Bariolés comme des macareux.

L’oeil fixe et rond, gypaètes chauves,
Et d’autres oiseaux mangeurs de moutons
Puent la charogne des charniers mortuaires.

Hélé par ces chaleurs mêlées en narines
Mon sang chaud s’éveilla,
Pensa aux pôles fondants sur des rivages décadents.
Où des nautes vautrés et dénudés s’ébattent.
Dans les sargasses du pot au noir flottent les parfums
De forts vaisseaux encalminés aux odeurs de brai,
Pesanteurs puissantes qui s’imposent comme des glaces.
Des hommes halés sur des sambouks
Portent de lourds miroirs en beaupré et sous-barbe
A gorge coupée rouge.

J’entonne le chant des hippocampes noirs
Et des hippopotames sidéraux ;
Des mastodontes aux caudales sidérantes
Arborent des quilles flottantes inconnues
Vertèbres chavirées de navires perdus.

Les heures d’ouverture aux vogueurs
Sont affichées dans le hall.


Pascal Legrand

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